Regard sur l'enfant-roi

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Quelle maman bienveillante n'a jamais été confrontée à la boule de cristal d'un proche lui affirmant haut et fort que sa manière d'éduquer transforme son enfant en enfant-roi, sous-entendu futur tyran égocentrique ?

 

Que répondre ?!

 

Il faut revenir aux origines !

Il n'y a pas encore si longtemps, l'enfant était perçu de base comme un bébé sans cerveau qui en grandissant devenait un petit être malfaisant qu'il fallait mettre sur les rails, éduquer même à la force des coups, pour en faire un adulte soumis à la volonté de ses parents et à la volonté de Dieu. C'est l'enfant soumis à l'obéissance parentale, sans droit. Croyez-moi ou non, cette idéologie est encore présente dans la tête de vos proches "medium" qui annoncent que votre "enfant-roi" dominera le monde en tyran !

 

Heureusement, et tardivement, est apparue "La Convention des droits de l'enfant" et là ce fut un virage assez phénoménal dans la perception que nous avions de nos enfants, avec entre autres, les éclairages précieux de Dolto qui se généralisent dans les mentalités. La parentalité était tout à coup remise en question, n'aurions-nous plus besoin de martinet pour dresser ces petits sauvageons  ? L'enfant aurait-il des besoins et ne serait-il pas si démoniaque ? 

 

Et il est vrai que nous faisons alors face à une génération de parents plus libres (de la volonté de leurs parents, de la volonté de Dieu), qui veulent faire autrement mais n'y arrivent pas forcément. Tout à coup l'enfant est précieux et doit être écouté, pour beaucoup de parents (dont l'enfance fut maltraitée) c'est une sacré libération que de ne plus se sentir obligés de reproduire un schéma d'éducation violente.  Et, quand un parent décide d'écouter son enfant mais qu'il n'a que trop peu d'outils émotionnels pour le faire, l'enfant est alors un "pourri gâté", un enfant roi. L'enfant apprend qu'il a tous les droits.

 

Et puis, une nouvelle vague parentale arrive, dont vous faites probablement partie si vous lisez cet article:  les parents bienveillants, qui apprennent un maximum de leurs besoins et des besoins de leurs enfants afin de nourrir une relation affective sécurisante et respectueuse.  L'enfant respecté apprend qu'il a le droit d'être lui-même en tant que personne dans le respect des droits des autres personnes !

 

Il n'y a aucune parentalité parfaite et bien sûr il existe et existera encore des enfants démoniaques (et maltraités), des enfants rois (et pourris gâtés) et des enfants respectés (et sécurisés affectivement) !

 

Mais si vous êtes sur le chemin de la bienveillance et qu'on vous critique, ne vous laissez pas influencer par des propos moyenâgeux, votre enfant a le droit d'être respecté et vous aussi,

vous avez le droit que l'on respecte vos décisions de parents.

 

Pour l’anecdote, j'ai grandi telle une enfant-roi, l'étiquette "pourrie gâtée" m'a collé longtemps à la peau, terrible étiquette qui m'a empêché durant des années de prendre le droit de me plaindre de certains aspects de mon enfance sous prétexte que j'avais "tout eu" (bourré dans le crâne).

Je ne suis pas devenue un tyran démoniaque mais accompagnante en parentalité ! Toute expérience peut être utile, l'important est de faire du mieux que l'on peut, d'ailleurs je sais que c'est ce que mes parents ont fait et je les en remercie. 

 

Arrêtons donc de nous culpabiliser (ou de laisser les autres le faire)

et profitons de notre chemin de bienveillance

pour grandir chaque jour qui passe avec nos enfants !

 



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Commentaires: 4
  • #1

    Maryline (jeudi, 09 novembre 2017 14:23)

    Bravo pour ton article Carole!!! On se sent souvent jugés quand on prend cette direction... Merci pour nous donner le droit de nous déculpabiliser et de renforcer cet élan de respect mutuel parent-enfant.

  • #2

    Florence (jeudi, 09 novembre 2017 21:31)

    Très bel article qui éclaire bien le contexte éducatif d'aujourd'hui et surtout qui met en évidence les comportements malsain et encore trop ancrés des générations précédentes. Bref, ton article remet bien les enjeux de l'éducation à leurs places. Merci

  • #3

    Bahia (jeudi, 09 novembre 2017 22:05)

    Ah, combien de fois ai-je entendu dans la bouche de mes proches « tu n'es pas assez sévère, il faut le punir !». Les mentalités évoluent lentement. A nous de continuer dans la direction que nous avons choisi. Le respect ne peut pas être un mauvais choix, quoi qu'il arrive. Merci Carole pour ce rappel !

  • #4

    Isabelle (vendredi, 10 novembre 2017 13:21)

    Merci pour ta vision, merci pour ton partage. Grandissons ensemble et non les uns contre les autres.